Les Français sont coutumiers du fait que plusieurs lois sensibles sont adoptées au cours des séances tenues la nuit ou en été pendant les grandes vacances, sans doute pour éviter un débat de fond et une mobilisation de l’opinion publique. Le coronavirus serait devenu une énième chape de plomb qui permet l’adoption de textes à portée civilisationnelle, en gardant l’attention du peuple ailleurs, sur un virus qui ne tue plus comme au printemps.
L’Assemblée nationale a ainsi adopté en seconde lecture le projet sensible de loi bioéthique le 1er août 2020[1], en pleine urgence sanitaire, au bord de la crise économique, au cœur de l’été, pendant les grandes vacances, dans la nuit de vendredi à samedi, c’est-à-dire en pleine nuit et à la veille des départs en week-end…, en somme, en cachette. S’il s’agit pour l’instant d’un projet de loi, il n’en demeure pas moins que ce texte qui consacre la marchandisation des organes humains et notamment de l’embryon a été approuvé par les députés. Ce projet de loi porte sur plusieurs pratiques contestables dont trois en particulier liées à la PMA, à l’IMG et aux chimères valent le détour.
1. La Procréation Médicalement Assistée (PMA) qui permet l’insémination artificielle et la fécondation in vitro permettait déjà à un couple infertile d’avoir un enfant. Désormais, la loi pourrait l’élargir à toutes les femmes célibataires et homosexuelles. La PMA, à l’origine restreinte et strictement encadrée, pourrait ainsi dépendre du simple désir d’y recourir.
2. L’Intervention Médicale de Grossesse (IMG), à ne pas confondre avec l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) qui autorise l’avortement jusqu’à 3 mois de grossesse, permettait déjà l’interruption d’une grossesse pour motif médical, lorsque la santé de la femme enceinte ou de son enfant était en cause. Désormais, la loi pourrait autoriser l’avortement jusqu’à 9 mois de grossesse pour « détresse psychosociale » de la femme enceinte. Ce concept de « détresse psychosociale » flou et sujet à diverses interprétations pourrait être la porte ouverte à une banalisation du crime.
3/ L’expérimentation des Chimères, c’est-à-dire du mélange des cellules souches humaines et animales. Dans le cadre du projet de loi, cette pratique consiste précisément en l’implantation des cellules humaines dans des embryons d’animaux dans l’objectif proclamé de créer des organes humains chez ces animaux.[2] Ces organes humains seront ensuite greffés chez des individus ayant besoin d’organes. Cette expérimentation implique la destruction de l’embryon humain pour obtenir des cellules souches embryonnaires humaines. Ce mélange chimérique qui rappelle la chimère de la mythologie grecque, créature malfaisante, mi-lion, mi-chèvre et avec une tête de serpent, est une violation de la frontière entre espèces. Le Conseil d’Etat avait d’ailleurs identifié trois risques relatifs à la création des chimères animal-homme : le risque d’avoir des animaux développer un aspect humain; le risque de les voir développer une conscience humaine; le risque de transmission de maladies entre l’animal et l’homme (cas du coronavirus).[3] Il s’agirait en l’espèce d’un crime contre l’espèce humaine.
En somme, le projet de loi bioéthique n’a rien d’éthique ni de biologique, la biologie étant l’étude des espèces vivantes et des lois de la vie et non la violation de la frontière entre les espèces et celle des lois de la vie au mépris de l’identité et de l’intégrité même de l’humanité. Ledit projet de loi sera examiné en seconde lecture au Sénat en début d’année prochaine au plus tard. Une commission mixte paritaire sera ensuite formée pour que les deux chambres, Assemblée nationale et Sénat, s’accordent sur un texte.
[1] The Epoch Times, 3 août (mise à jour : 13 septembre), 2020, https://fr.theepochtimes.com/loi-bioethique-lavortement-est-desormais-possible-jusqua-9-mois-pour-detresse-psychosociale-1483683.html
[2] Le Figaro, 1 août 2020, lefigaro.fr/actualite-france/loi-bioethique-l-assemblee-adopte-le-projet-de-loi-une-deuxieme-fois-20200801
[3] Assemblée nationale, http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/amendements/3181/AN/1311
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