CHRONIQUES D’ACTUALITÉ #217 – DES ORIGINES DU CONFLIT EN UKRAINE : L’ACTION DE LA CIA AUX FRONTIÈRES DE LA RUSSIE

Dans un article publié le 25 février dernier, le New York Times évoque la guerre secrète conduite par les États-Unis contre la Russie depuis le Maidan fin 2013.[1] Sur son compte X, le politologue Glenn Diesen résume cet article en 11 points[2] :

  • À la veille du coup d’État soutenu par les États-Unis en Ukraine le 24 février 2014, le nouveau chef des services de renseignement du gouvernement installé par les États-Unis à Kiev « a appelé le chef de la station de la CIA et le chef local du MI6… et a proposé un partenariat à trois ».
  • Le partenariat « n’est pas une création datant de la guerre » car il « a pris racine il y a 10 ans ».
  • Depuis le coup d’État, les agences de renseignement ukrainiennes sont devenues « les partenaires de renseignement les plus importants de Washington contre le Kremlin ».
  • « Un réseau de bases d’espionnage soutenu par la CIA [a été] construit au cours des 8 dernières années et comprend 12 emplacements secrets le long de la frontière russe ».
  • Des bases secrètes établies, « entièrement financées et en partie équipées par la CIA ».
  • « Vers 2016, la CIA a commencé à entraîner une force commando d’élite ukrainienne – connue sous le nom d’Unité 2245 – qui a capturé des drones et du matériel de communication russes afin que les techniciens de la CIA puissent les démonter et déchiffrer les systèmes de cryptage de Moscou ».
  • « Cette première tranche contenait des secrets sur la flotte du Nord de la marine russe, y compris des informations détaillées sur les dernières conceptions de sous-marins nucléaires russes. Peu de temps après, des équipes d’officiers de la CIA quittaient régulièrement le bureau avec des sacs remplis de documents ».
  • La CIA a utilisé ses bases secrètes en Ukraine pour « suivre les satellites espions russes et écouter les conversations entre les commandants russes ».
  • « La CIA a également supervisé un programme de formation, réalisé dans deux villes européennes, pour apprendre aux agents des services de renseignement ukrainiens à adopter de manière convaincante de fausses identités et à voler des secrets en Russie ».
  • La CIA dirige des attaques sur des villes russes comme Rostov (…).
  • « La CIA et d’autres agences de renseignement américaines fournissent des renseignements pour des frappes de missiles ciblées ».

Les faits décrits ci-dessus doivent être pris en compte dans la compréhension du conflit en Ukraine et pour sa résolution. L’autre fait majeur concerne les Accords de Minsk censés mettre un terme aux affrontements dans le Donbass, signés en 2014 entre l’Ukraine, la Russie, l’Allemagne et la France. Angela Merkel et François Hollande ont déclaré en décembre 2022 que ces accords avaient en réalité pour but de permettre à l’Ukraine de gagner du temps pour se préparer à la guerre contre la Russie.[3]

Au regard des ces faits non-exhaustifs, il est aujourd’hui urgent de s’opposer aux dirigeants français qui ont la folie d’envisager l’envoi de troupes au sol en Ukraine, prenant ainsi le risque de déclencher une guerre nucléaire qui serait catastrophique pour l’humanité.

Privé de voix par l’annulation des élections législatives et présidentielles et la suspension de 11 partis d’opposition opposés à la guerre, il faut espérer que le peuple ukrainien résiste à l’obstination d’une équipe au pouvoir prête à sacrifier ses concitoyens dans une guerre par procuration entre deux autres puissances, au détriment des intérêts propres du pays.

Le terme Ukraine signifie “pays frontière”. La vocation politique existentielle de l’Ukraine, telle que dictée par son histoire et sa géographie, est de rester neutre et de servir de frontière de paix et de dialogue entre le monde occidental (OTAN) et la Russie.

Les Etats-Unis devraient garantir que l’Ukraine n’entrera pas dans l’OTAN, organisation militaire qui s’est élargie aux pays d’Europe de l’Est en violation des engagements américains envers la Russie en 1991.[4] De même Kennedy exigea en 1962 que l’URSS retirât ses armes installées à Cuba, c’est-à-dire à la frontière américaine, au risque d’un conflit mondial, de même Poutine a la légitimité de refuser l’installation des armes américaines en Ukraine, notamment par l’adhésion de ce pays à l’OTAN.

Il faut espérer que le gouvernement américain issu de la présidentielle de novembre prochain décide et demande à Zelenskyy de négocier. A la suite de plusieurs initiatives de paix, le Pape a récemment demandé à l’Ukraine d’avoir le courage de négocier la fin du conflit avec la Russie. La Russie a accepté cet appel, mais l’Ukraine l’a vertement rejeté.[5]


[1] New York Times, February 25, 2024, https://www.nytimes.com/2024/02/25/world/europe/cia-ukraine-intelligence-russia-war.html

[2] Glenn Diesen, X, February 25, 2024, https://x.com/glenn_diesen/status/1761957818163183704

[3] Courrier International, 12 décembre 2022, https://www.courrierinternational.com/article/vu-de-moscou-apres-l-interview-de-merkel-la-russie-denonce-la-tromperie-des-europeens-lors-des-accords-de-minsk ; The Kyiv Independant, December 28, 2022, https://kyivindependent.com/hollande-there-will-only-be-a-way-out-of-the-conflict-when-russia-fails-on-the-ground/

[4] Sud Radio, 1er mars 2022, https://youtu.be/uDyfjfbfSyo

[5] France 24, 10 mars 2024, https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20240310-l-ukraine-ne-hissera-jamais-le-drapeau-blanc-r%C3%A9pond-kiev-au-pape

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