Selon la chaîne américaine NBC, des officiels américains et européens ont discrètement rencontré le président ukrainien et évoqué la question d’une négociation avec la Russie, y compris l’éventualité de concessions territoriales pour parvenir à un accord de paix.[1] On assisterait donc à la phase finale d’un feuilleton invraisemblable conté par des politiques, médias mainstream et autres experts des plateaux télé belliqueux et convaincus d’une victoire militaire ukrainienne sur la Russie, première puissance nucléaire mondiale. La réalité sur le terrain est toute autre : la contre-offensive ukrainienne est un échec.
Présenté comme le rempart de la démocratie et ovationné par les parlementaires aux Etats-Unis, au Canada, au Royaume Uni, en France ou encore au parlement européen[2], Volodymyr Zelenskyy vient d’annuler, cette semaine, la présidentielle prévue en mars 2024 par la Constitution ukrainienne.[3] Il avait déjà annulé les législatives prévues le mois dernier et suspendu, en mars 2022, une dizaine de partis politiques d’opposition.[4] En décembre 2022, Time Magazine déclarait Zelenskyy “Homme de l’année”, un héros alors comparé à Winston Churchill.[5] Fin octobre 2023, soit moins d’un an après, le même magazine explique que Zelenskyy serait un homme délirant qui n’écoute pas et qui n’a aucune prise avec la réalité.[6]
C’est le risque pris par Zelenskyy en renonçant à une position de neutralité politique du pays ou de zone tampon entre le monde occidental et le monde russe, en s’attaquant à sa propre population russophone, en acceptant d’être un instrument géopolitique au service de l’Etat profond américain pour affaiblir la Russie, en menant une guerre par procuration contre la Russie. Le devoir et même l’obligation d’un chef d’Etat est de protéger avant tout sa propre population. Le choix politique de mener une guerre de l’OTAN sans en être membre et la position va-t-en-guerre et anti-négociation de Zelenskyy -potentiellement favorisés par un enrichissement personnel à coup de milliards de dollars versés par les États-Unis et l’Europe- aura conduit à un désastre prévisible : l’effondrement de tout un pays avec plus d’une centaine de milliers d’ukrainiens tués, pour des résultats nuls voire négatifs car l’Ukraine ne recouvrera probablement pas son intégrité territoriale.
Les évènements se déchaînent et s’enchaînent. A l’échelle internationale, la priorité devient aujourd’hui la crise à Gaza. Aux Etats-Unis, les Républicains s’opposent à une nouvelle aide à l’Ukraine. En Europe, la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie ont décidé de revoir leur aide à l’Ukraine. Un des plus fidèles alliés de l’Ukraine, la Pologne a ainsi annoncé mettre fin à ses livraisons d’armes en septembre dernier : « Nous ne transférons plus d’armes vers l’Ukraine, car nous équipons désormais la Pologne d’armes plus modernes », a déclaré le Premier ministre Mateusz Morawiecki.[7]
Le mois dernier, c’est le nouveau Premier ministre slovaque Robert Fico qui déclarait : « Nous sommes prêts à aider, mais pas militairement, car je ne crois pas à une solution militaire à ce conflit en Ukraine » et de préciser : « L’Ukraine est l’un des pays les plus corrompus au monde ». Pour son homologue hongrois Viktor Orbán, la stratégie de l’Union Européenne visant à aider l’Ukraine dans sa guerre « a échoué », avant d’ajouter : « les Ukrainiens ne gagneront pas sur le champ de bataille, les Russes ne perdront pas sur le champ de bataille et il n’y a aucune chance que le président russe soit vaincu à Moscou dans le chaos d’une guerre perdue ».[8]
En finançant la guerre sans consulter leurs citoyens, en alimentant un langage haineux et guerrier, en torpillant des négociations[9], en maintenant un narratif insensé et mensonger, en livrant massivement et quasi-impulsivement des armes à une Ukraine touchée par une corruption systémique, en contribuant ainsi à alimenter le marché noir, source de tensions futures, les pays occidentaux portent une lourde part de responsabilité sur le demi-million de morts et de blessés que ce conflit a déjà entrainés. Des rumeurs affirment déjà que certaines armes données à l’Ukraine se retrouveraient entre les mains du Hamas.
Ainsi fut le parcours politique de Zelenskyy, un ancien comique qui s’engagea en politique, héros temporaire d’un monde en déclin, qui amplifia avec ses maîtres les risques de déclenchement d’une 3e guerre mondiale. En somme, l’affaire de l’Ukraine a été traitée comme la pandémie du Covid-19 : une propagande médiatique intensive accompagnée d’une censure massive des opinions divergentes ; beaucoup d’argent public dépensé pour des résultats nuls et négatifs sur le plan des comptes publics, fragilisant les Etats et les mettant à la merci de leurs créanciers ; des décisions publiques ayant plus contribué à nuire aux populations qu’à les sauver. Il est urgent que les milliards facilement trouvés pour répandre plus de sang aillent dans les causes politiques et socio-économiques nobles.
[1] NBC News, November 3, 2023, https://www.nbcnews.com/news/amp/rcna123628
[2] Interventions du président Zelenskyy dans différents parlements : Parlement canadien, septembre 2023, https://www.youtube.com/live/Pvm9i60M2zI ; Parlement britannique, février 2023, https://youtu.be/-Itu1jqWDDI ; Parlement européen, mars 2022, https://youtu.be/XM_X8UUvbYQ ; Parlement français, mars 2022, https://youtu.be/ZZl4lBKCfWw.
[3] France 24, 7 novembre 2023, www.france24.com/fr/europe/20231107-volodymyr-zelensky-ferme-la-porte-à-de-potentielles-élections-en-ukraine
[4] Libération, 24 mars 2022, www.liberation.fr/checknews/volodymyr-zelensky-a-t-il-suspendu-onze-partis-dopposition-ukrainiens-20220324_32PCSM7A4NGN7KF7OQN7OSHMYM/
[5] Time, December 7, 2022, https://time.com/person-of-the-year-2022-volodymyr-zelensky/
[6] Time, November 1, 2023, https://time.com/6329188/ukraine-volodymyr-zelensky-interview/
[7] BBC, 21 septembre 2023, www.bbc.com/afrique/articles/c2ed0ejlr7no.amp
[8] AP News, October 27, 2023, https://apnews.com/article/eu-summit-ukraine-aid-zelenskyy-orban-fico-28f68bbb5bef0922fb5283e9b9aca40b
[9] Hungarian Conservative, August 9, 2022, www.hungarianconservative.com/articles/politics/the-war-could-have-ended-months-ago-but-the-west-didnt-want-it-to/
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