Le président Donald Trump décide de commuer la peine de Roger Stone, condamné en février dernier à 40 mois de prison en rapport avec l’interférence supposée du gouvernement russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016.[1]
Considéré comme l’artisan de la victoire de Trump en 2016, Roger Stone est un consultant politique et un lobbyste redouté de la scène politique américaine, ce qui lui vaut des déclarations de la presse hautes en couleur : « Aimé ou haï, la plupart des gens ont quelque chose à dire au sujet de Roger Stone » selon Salon[2] ; « Probablement l’homme le plus dangereux en politique » selon plusieurs journaux[3] ; « Il a la capacité d’enfoncer les clous dans le cercueil du part démocrate » selon les présidents Nixon et Reagan[4] ; il est connu pour « son intelligence des médias » selon CNN[5] ; « un praticien chevronné de la politique dure » selon le New York Times[6] ; ou encore « l’un des guerriers les plus féroces de la politique » selon Washington Examiner.[7]
En 2016, CNN a interdit d’antenne Roger Stone qui travaillait alors pour la campagne de Trump.[8] En octobre 2017, c’est Twitter qui a interdit à Roger Stone d’écrire sur ce réseau social. En 2019, c’est un juge qui lui a interdit de publier des posts sur Facebook, Instagram et Twitter.[9] Le 8 juillet 2020, soit deux jours avant la libération de Roger Stone, Facebook a décidé de supprimer les comptes Facebook et Instagram qui lui étaient associés au motif qu’il avait utilisé de faux comptes.[10] Roger Stone a réagi en annonçant qu’il planifiait de porter plainte contre Facebook pour diffamation. Enfin, pour accéder au site internet de Roger Stone, rogerstone.com, un message affirme que ce site n’est pas sécurisé et invite à accepter les risques encourus avant d’accéder au contenu.
Auteur d’ouvrages sensationnels sur l’assassinat de Kennedy, la guerre des Clinton contre les femmes ou encore le crime de la famille Bush, Roger Stone a travaillé dans le cadre de plusieurs campagnes présidentielles pour différents candidats républicains dont les anciens présidents Richard Nixon et Ronald Reagan. Au regard de l’inflation et parfois d’une relative outrance des titres de presse et de certaines réactions contre Roger Stone alors que la grâce présidentielle est une pratique établie et légale, il est possible que l’homme âgé de 67 ans soit en possession d’informations susceptibles de peser dans l’élection présidentielle. En faisant libérer Roger Stone, Donald Trump vient sans doute de dégainer une de ses plus grandes armes politiques pour la prochaine élection présidentielle.
[1] White House, July 10, 2020, https://www.whitehouse.gov/briefings-statements/statement-press-secretary-regarding-executive-grant-clemency-roger-stone-jr/
[2] Salon, April 28, 2016, https://www.salon.com/2016/04/28/politics_is_a_blood_sport_roger_stone_on_his_cnn_ban_the_real_donald_trump_and_the_billionaires_scheme_to_lure_delegates/
[3] CBS Miami, April 14, 2016, https://miami.cbslocal.com/2016/04/14/meet-roger-stone-possibly-the-most-dangerous-man-in-politics/
[4] Slate, August 3, 2016, https://slate.com/news-and-politics/2016/08/jacob-weisbergs-classic-new-republic-profile-of-trump-adviser-roger-stone.html
[5] CNN, September 1, 2015, https://www.cnn.com/2015/09/01/politics/donald-trump-music-video-parody-steve-berke/index.html
[6] New York Times, August 22, 2007, https://www.nytimes.com/2007/08/22/nyregion/22stone.html
[7] Washington Examiner, November 05, 2007, https://www.washingtonexaminer.com/weekly-standard/roger-stone-political-animal-15381
[8] Politico, February 23, 2016, https://www.politico.com/blogs/on-media/2016/02/cnn-says-it-will-no-longer-have-trump-ally-roger-stone-on-air-219679
[9] The Verge, July 16, 2020, https://www.theverge.com/2019/7/16/20696548/roger-stone-trump-ban-instagram-twitter-facebook-judge
[10] CNN, July, 8, 2020, https://www.cnn.com/2020/07/08/tech/roger-stone-proud-boys-facebook/index.html
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