L’HYDROXYCHLOROQUINE : UNE OPTION SERIEUSE POUR LUTTER CONTRE LE COVID-19 ?

L’actualité politique et sanitaire relative à l’autorisation du remdesivir par l’agence des médicaments et des aliments (FDA) aux Etats-Unis et aux suites de l’essai Discovery en Europe impose de revenir sur quelques faits concernant la chloroquine ou hydroxychloroquine[1] et sur son rôle dans la lutte contre le COVID-19. D’emblée, il n’est pas incohérent de considérer que les médias mainstream et certains chercheurs ne sont pas crédibles dans leur opposition systématique et quasi-allergique à l’utilisation de l’hydroxychloroquine en raison de leur proximité avec les sociétés pharmaceutiques pour qui la vente d’un vaccin représente un enjeu à plusieurs milliards de dollars. La prétendue dangerosité de l’hydroxychloroquine conduisant à l’écarter en période d’urgence sanitaire ne convainc pas. Tout médicament comporte des effets indésirables et il est question en l’espèce de l’administrer aux patients du COVID-19 sous un suivi médical. De façon générale, il est préférable de faire un électrocardiogramme avant la prise du médicament pour éviter tout impact sur le cœur, mais ce risque est exceptionnel.[2]

La chloroquine a été consommée par plus d’un milliard d’habitants sur la planète et depuis plus d’un demi-siècle. Elle était en vente libre en France jusqu’en janvier 2020, avant qu’un arrêté du 13 janvier ne soumette sa vente à une prescription médicale[3] et qu’un décret n° 2020-314 du 25 mars ait pour conséquence d’interdire toute prescription médicale par les médecins de ville en rapport avec le COVID-19.[4] En France, aux Etats-Unis et ailleurs, les malades du lupus par exemple se font encore traiter avec de l’hydroxychloroquine. La consommation régulière de ce médicament pourrait d’ailleurs expliquer le pourcentage quasiment nul des malades du lupus infectés par COVID-19. Ce constat a été établi par une enquête chinoise réalisée à Wuhan, foyer majeur du coronavirus.[5] Quant aux essais cliniques de l’hydroxychloroquine lancés en France, leur limitation aux seuls cas graves du COVID-19 est indécente car c’est précisément à ce stade grave du COVID-19 que l’hydroxychloroquine devient inopérante. Dans un communiqué du 26 mars 2020, l’Académie Nationale de Médecine confirmait ainsi que : « la libération par les pouvoirs publics de l’hydroxychloroquine pour les malades hospitalisés en détresse respiratoire ne saurait être une réponse adaptée pour des patients dont la charge virale est, à ce stade, le plus souvent inexistante et dont la maladie n’est plus une virose stricto sensu mais une défaillance pulmonaire (syndrome de détresse respiratoire aigu) liée à l’inflammation induite par le SarsCoV-2 ».[6]

Alors que le débat sur l’efficacité de l’hydroxychloroquine défrayait la chronique, l’essai clinique Discovery est annoncé et lancé le 22 mars 2020, plaçant la population et les malades dans l’expectative. L’essai porte sur le remdesivir, une combinaison lopinavir/ritonavir, cette combinaison associée à l’interféron bêta et l’hydroxychloroquine, mais exclut le protocole du Professeur Didier Raoult basé sur une combinaison hydroxychloroquine/Azithromycine. La France est fortement impliquée dans cet essai dit européen dont l’Inserm est le promoteur et le coordonnateur. Les premiers résultats sont annoncés sous 15 jours.[7] Pourtant, début mai 2020, l’essai n’a pas progressé et aucun résultat, même intermédiaire, n’a été annoncé. Il est même désormais probable que l’essai ne se poursuive plus. En effet, les délais n’ont pas été respectés, tous les patients n’ont pas été trouvés et plusieurs pays européens se sont désengagés. La France ne serait pas parvenue à convaincre les autres pays, mais un article de France Inter apporte une précision supplémentaire : « La France, peut-être un peu rapidement, a promu Discovery comme un “essai européen” mais en associant ses partenaires un peu tard ».[8] Cette précipitation serait-elle liée à la volonté de contrecarrer la montée en puissance de l’hydroxychloroquine et du protocole du Professeur Didier Raoult ?

Il convient de rappeler que l’hydroxychloroquine a été autorisée en mars dernier par la FDA américaine dans la lutte contre le COVID-19.[9] L’hydroxychloroquine a été également autorisée en Russie.[10] Le Professeur Didier Raoult qui l’administre avec de l’azithromycine récolte des résultats positifs. A New York, Dr. Vladimir Zelenko, qui utilise le même médicament en l’associant à deux autres, a également produit des résultats positifs.[11] En outre, un sondage international réalisé auprès de 6.000 médecins a révélé que l’hydroxychloroquine était le traitement le plus efficace contre le COVID-19.[12] En Chine, c’est un essai clinique randomisé qui a produit des résultats encourageants.[13] C’est également le cas en Corée du Sud.[14] Enfin, l’Afrique, grande consommatrice d’antipaludéens, ne compte que de maigres cas du COVID-19.

Après l’hydroxychloroquine, la FDA vient d’autoriser le Remdesivir comme traitement contre le COVID-19.[15] Les deux autorisations délivrées en urgence par la puissante organisation viennent confirmer une étude publiée le 4 février 2020 par dix (10) chercheurs chinois.[16] Cette étude démontre précisément l’efficacité de la chloroquine et probablement celle du remdesivir contre le nouveau coronavirus. Le titre de cette étude est le suivant : « Le remdesivir et la chloroquine inhibent efficacement le nouveau coronavirus récemment apparu (2019-nCoV) in vitro ».[17] La Chine aurait mis l’accent sur la chloroquine dans la gestion de la crise sanitaire parce que cette molécule est peu chère. A la suite de l’autorisation du Remdesivir par la FDA, Gilead, la société qui produit ce médicament, a d’ailleurs annoncé que son médicament pourrait coûter 4.500 dollars par patient.[18] L’intérêt financier qu’en tire la société Gilead rend les médias mainstream et certains responsables et chercheurs beaucoup moins tendus[19] que lorsqu’il s’est agi de l’hydroxychloroquine vendue à un prix dérisoire.[20] Il serait légitime de se demander si seul un vaccin est censé apaiser cette agitation. En somme, l’autorisation du Remdesivir par la FDA confirmerait la pertinence des études chinoises sur la chloroquine. Elle constituerait l’énième preuve que la chloroquine est une option sérieuse contre le nouveau coronavirus.

Par ailleurs, la preuve de l’efficacité de la chloroquine contre une infection de type coronavirus ne date pas des études récentes. En 2005, une étude menée par huit (8) chercheurs américains et canadiens avait déjà prouvé l’efficacité de la chloroquine contre le coronavirus du SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère), en anglais SARS coronavirus ou SARS-CoV.[21] Cet ancien coronavirus s’était répandu dans plus d’une vingtaine de pays en 2002 et 2003. Publiée le 22 aout 2005, l’étude américaine et canadienne s’intitule : « La chloroquine est un puissant inhibiteur de l’infection et de la propagation du coronavirus du SRAS ».[22] Les chercheurs ont conclu leur étude en ces termes : « La chloroquine, un médicament relativement sûr, efficace et bon marché utilisé dans le traitement de nombreuses maladies humaines, notamment le paludisme, l’amœbose [amibiase] et le virus de l’immunodéficience humaine [VIH], est efficace pour inhiber l’infection et la propagation du SRAS CoV en culture cellulaire. Le fait que le médicament ait un effet antiviral inhibiteur significatif lorsque les cellules sensibles ont été traitées avant ou après l’infection suggère une utilisation prophylactique et thérapeutique possible ».[23] Il est intéressant de noter que les chercheurs précisent en l’espèce que la chloroquine est un médicament relativement sûr, éprouvé, ce qui infirme une fois de plus l’extrême dangerosité tant excipée dans les médias.  

Toutefois, cette étude n’est pas la seule à avoir confirmé l’efficacité de la chloroquine contre une infection de type coronavirus. Une autre étude publiée le 28 août 2004 par cinq (5) chercheurs belges était déjà parvenue à la même conclusion.[24] Intitulée « Inhibition in vitro du coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère [SRAS] par la chloroquine »[25], cette étude a conduit les chercheurs à conclure notamment en ces termes : « La chloroquine, un ancien médicament antipaludique, peut être envisagée pour une utilisation immédiate dans la prévention et le traitement des infections du SRAS-CoV ».[26] La circonstance que les deux dernières études susmentionnées ne concernent pas précisément le nouveau coronavirus COVID-19 peut être relevée. Cependant, le COVID-19 et le SARS ont 80% de similitudes sur le plan génétique.[27] Des études définitives plus longues seront certainement plus conclusives s’agissant du COVID-19. Toutefois, en période d’urgence sanitaire, en l’absence d’une solution médicale et devant des risques de morts certains, la meilleure option aurait été d’encourager l’utilisation de l’hydroxychloroquine. Dans les mois à venir, il n’est pas exclu que cette affaire de l’hydroxychloroquine prenne en France la magnitude de l’affaire du sang contaminé.


[1] L’hydroxychloroquine est un dérivé de la chloroquine. Les deux termes sont employés dans cette analyse de manière indistincte.

[2] Equipe hôpital Cochin, APHP, https://www.rhumatismes.net/index.php?id_q=841

[3] Legifrance, https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041400024&categorieLien=id

[4] Legifrance, https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041755775&categorieLien=id

[5] Capital, 2 avril 2020, https://www.capital.fr/economie-politique/les-malades-chroniques-traites-a-la-chloroquine-sont-ils-immunises-contre-le-coronavirus-1366606

[6] Académie Française de Médecine, www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2020/03/20.3.26-Communiqué-Anm-AnP-Chloroquine.pdf

[7] Inserm, 24 mars 2020, https://www.inserm.fr/actualites-et-evenements/actualites/covid-19-demarrage-essai-clinique-discovery

[8] France Inter, 2 mai 2020, https://www.franceinter.fr/sciences/covid-19-la-france-peine-a-convaincre-ses-voisins-de-participer-a-l-essai-clinique-discovery

[9] Politico, March 29, 2020, https://www.politico.com/news/2020/03/29/fda-emergency-authorization-anti-malaria-drug-155095

[10] Le Parisien, 17 avril 2020, http://www.leparisien.fr/international/coronavirus-la-russie-autorise-le-traitement-avec-l-hydroxychloroquine-17-04-2020-8301312.php

[11] Global Research, March 24, 2020, https://www.globalresearch.ca/video-ny-doctor-vladimir-zelenko-finds-100-success-rate-350-patients-using-hydroxychloroquine-zinc/5707381

[12] Washington Times, April 2, 2020, https://www.washingtontimes.com/news/2020/apr/2/hydroxychloroquine-rated-most-effective-therapy-do/

[13] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.03.22.20040758v3

[14] The Tennessee Star, March 19, 2020, https://tennesseestar.com/2020/03/19/antimalarial-drug-chloroquine-shows-promise-in-treating-covid-19-coronavirus-in-china-south-korea/ 

[15] CNBC, May 1, 2020, https://www.cnbc.com/2020/05/01/gilead-gets-emergency-fda-authorization-for-remdesivir-to-treat-coronavirus-trump-says.html

[16] National Center for Biotechnology Information (NCBI), United States National Library of Medicine (NLM), https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7054408/

[17]Remdesivir and chloroquine effectively inhibit the recently emerged novel coronavirus (2019-nCoV) in vitro”.

[18] Business Insider, May 3, 2020, https://www.businessinsider.com/coronavirus-treatment-icer-pricing-analysis-on-gileads-remdesivir-2020-5

[19] Center for Infectious Disease Research and Policy (CIDRAP), University of Minnesota, https://www.cidrap.umn.edu/news-perspective/2020/04/gilead-fauci-say-niaid-data-show-remdesivir-can-aid-covid-19-recovery

[20] The Guardian, April 6, 2020, https://www.theguardian.com/world/2020/apr/05/coronavirus-fauci-trump-anti-malaria-drug

[21] NCBI, US NLM, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1232869/

[22]Chloroquine is a potent inhibitor of SARS coronavirus infection and spread.”

[23]Chloroquine, a relatively safe, effective and cheap drug used for treating many human diseases including malaria, amoebiosis and human immunodeficiency virus is effective in inhibiting the infection and spread of SARS CoV in cell culture. The fact that the drug has significant inhibitory antiviral effect when the susceptible cells were treated either prior to or after infection suggests a possible prophylactic and therapeutic use.

[24] NCBI, US NLM, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7092815/  

[25]In vitro inhibition of severe acute respiratory syndrome coronavirus by chloroquine.

[26]  “Chloroquine, an old antimalarial drug, may be considered for immediate use in the prevention and treatment of SARS-CoV infections.

[27] Sud Ouest, 27 janvier 2010, https://www.sudouest.fr/2020/01/27/nouveau-coronavirus-mortalite-symptomes-transmission-quels-sont-les-points-communs-avec-le-sras-7115784-4696.php

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