Des milliers d’emails de Dr. Anthony Fauci, l’expert américain chargé de la lutte contre le Covid-19 sous Trump, puis sous Biden, ont été rendus publics cette semaine. Plusieurs de ces emails montrent que Fauci était personnellement impliqué dans la pandémie qu’il était censé combattre.[1]
– En sa qualité de directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) depuis 1984, Fauci a financé le laboratoire de l’institut de virologie de Wuhan accusé d’être la source potentielle de la propagation du Covid-19.
– Fauci était au courant de la conduite par le laboratoire de Wuhan d’études de gain de fonction destinées à rendre le coronavirus plus virulent, ce qu’il a pourtant nié sous serment devant le Congrès américain.
– Fauci avait été informé dès le 31 janvier 2020 de l’hypothèse sérieuse d’une manipulation humaine du coronavirus au sein du laboratoire de Wuhan. Pourtant, dans ses interventions publiques, l’expert américain chargé du Covid s’est toujours fait le chantre de la thèse d’une mutation naturelle du coronavirus qu’il qualifiait de totalement cohérente.
– Fauci a affirmé dans un email daté du 4 mars 2020 que les individus qui avaient contracté le Covid-19 jouiraient d’une immunité substantielle. Pourtant, il n’a jamais admis en public l’existence d’une immunité post-Covid, affirmant même le contraire et appelant à la vaccination générale y compris pour les individus déjà infectés.
– Fauci a reconnu dans un de ses emails que les masques achetés en magasin n’avaient qu’une efficacité faible s’agissant de la protection contre le coronavirus. Il a cependant continué à pousser au port strict du masque y compris à l’extérieur.
– Fauci échangeait régulièrement avec Bill Gates qui n’est ni un expert médical ni un responsable public, mais qui détient des intérêts financiers dans les vaccins, ce qui révèle des conflits d’intérêts au regard de la politique sanitaire adoptée face à la pandémie.
En somme, Dr. Fauci aurait exercé ses fonctions d’expert principal pour le Covid-19 en se protégeant lui-même et en retenant des informations essentielles au cœur de la pandémie. Ce n’est pas la première fois que Fauci est critiqué pour la gestion sanitaire d’une maladie virale. En 1988, Larry Kramer, un dramaturge américain finaliste du prix Pulitzer, avait publié un article mettant en cause une gestion criminelle du Sida par Fauci.[2] En 1995, Act Up, une coalition contre le Sida co-fondée par Larry Kramer, distribua à San Francisco un document reprochant spécifiquement à Fauci d’avoir supervisé des essais cliniques gouvernementaux sur des traitements immunosuppresseurs onéreux qui se sont révélés meurtriers et d’avoir sciemment écarté toute stratégie fondée sur le renforcement du système immunitaire. Ce document critiquait également la volonté illusoire d’éradiquer un virus, les conflits d’intérêts entre Fauci et les compagnies pharmaceutiques ou encore une bureaucratie gouvernementale valorisant plus ces compagnies que la santé des personnes atteintes du VIH. S’il semble que les relations entre Fauci et Kramer se sont améliorées plus tard, il n’en demeure pas moins que la nature précise des reproches susmentionnés ont une certaine résonnance dans la gestion de la crise du Covid-19.
[1] Fox News, https://youtu.be/yp6btJhS66c
[2] University of Rochester, https://aep.lib.rochester.edu/node/49111
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