Des entreprises occidentales continuent de quitter la Russie. Cette semaine, l’actualité présente deux nouveaux cas qui montrent que la crise ukrainienne pourrait s’inscrire dans la durée.
Le premier cas, symbolique, est celui de la chaîne de restaurants américaine McDonald’s qui met un terme à 30 ans d’existence en Russie.[1] Le deuxième cas, plutôt emblématique, concerne le constructeur automobile français Renault qui quitte la Russie, une décision voulue par les autorités françaises et une perte financière de 2,2 milliards de dollars pour l’entreprise qui a vendu ses actifs à 1 rouble symbolique.[2] Pour le groupe Renault absent sur le marché américain et ayant connu des échecs en Chine, la Russie représentait le premier marché mondial en volume après la France. Au regard de la concurrence, l’entreprise Renault vient partiellement de se saborder, et avec elle, une partie du rayonnement de la France.
L’implantation d’une multinationale dans un pays se fonde sur la solidité et la rentabilité du projet industriel et sur la mobilisation d’investissements conséquents. Des décisions de départ aussi lourdes, contraires à l’intérêt même des entreprises concernées, témoignent de la vivacité des forces de pression dont la connaissance est indispensable à la compréhension de la marche du monde.
[1] CNN, May 16, 2022, https://amp.cnn.com/cnn/2022/05/16/business-food/mcdonalds-russia-exit/index.html
[2] BFM, 16 mai 2022, www.bfmtv.com/amp/economie/entreprises/le-russe-loukoil-va-acquerir-les-stations-services-de-shell-en-russie_AD-202205160484.html
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