Après avoir défendu l’idée d’une réduction des moyens de la police aux États-Unis, plusieurs acteurs ont aujourd’hui retourné leur veste dans un contexte d’augmentation de la violence. Selon le FBI, le pays a connu une augmentation de près de 30% d’homicides en 2020 par rapport à 2019, la plus haute augmentation en une seule année jamais enregistrée par cette agence fédérale, c’est-à-dire depuis 1960.[1] Sur le plan sécuritaire, cette année 2020 a été notamment marquée par l’initiative nommée « Defund the Police », caractérisée par l’appel à la réduction du financement de la police et/ou au démantèlement même de la police.
Le mouvement « Defund the Police » est devenu “mainstream” à la suite de la mort de George Floyd entre les mains de la police de Minneapolis le 25 mai 2020. Black Lives Matter et d’autres organisations ont alors appelé à réduire le financement de la police et même à abolir l’institution policière. Ces organisations sont notamment financées par de grandes fondations privées comme les Fondations Open Society de George Soros et la Fondation Ford. Les médias soutiennent cette initiative politique et sécuritaire. Plusieurs villes démocrates et progressistes passent à l’acte, d’autres allant jusqu’à approuver la création de zones autonomes interdites à la police.[2]
Aujourd’hui, près d’un an après la présidentielle américaine, nombre de médias qui avaient promu le mouvement « Defund the Police » reconnaissent ses conséquences néfastes, ce mouvement ayant notamment contribué à la démobilisation des forces de l’ordre et à de nombreux départs anticipés à la retraite. Des villes qui avaient implémenté cette politique l’ont reniée et ont décidé d’augmenter les budgets consacrés à la police et de recruter plus de policiers.[3] C’est au point que les démocrates qui avaient soutenu ou toléré cette initiative pour battre Trump ont trouvé un nouveau message : « Fund the Police ».[4] En somme, un regard rétrospectif sur les événements montre qu’il y a eu une instrumentalisation éhontée de la mort de George Floyd à des fins politiciennes et électoralistes. Ce type de retournement politico-médiatique n’est peut-être pas à exclure en 2022 à propos de la gestion sanitaire de la pandémie.
[1] USA Today, September 27, 2021, www.usatoday.com/story/news/politics/2021/09/27/fbi-reports-2020-murder-surge-biggest-single-year-jump/5886792001/ ; USA Today, April 9, 2021, www.usatoday.com/story/opinion/policing/2021/04/09/violent-crime-surged-across-america-after-police-retreated-column/7137565002/
[2] Views Post, 18 juin 2020, https://viewspost.com/reduction-du-financement-ou-abolition-de-la-police-aux-etats-unis-progres-ou-anarchie/
[3] The Wall Street Journal, December 7, 2021, www.wsj.com/articles/consequences-of-defunding-the-police-libby-schaaf-violent-crime-rate-murder-public-safety-11638915238 ; Daily Mail, December 7, 2021, www.dailymail.co.uk/news/article-10286527/Oakland-backtracks-votes-add-police-crimes-surge.html ; CNN, May 25, 2021, www.cnn.com/2021/05/25/us/defund-police-crime-spike/index.html
[4] Reuters, August 17, 2021, www.reuters.com/world/us/murders-surge-democrats-find-new-message-fund-police-2021-08-17/
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