CHRONIQUES D’ACTUALITÉ #122 – L’OBLIGATION VACCINALE NE PASSE PAS DANS LES ANTILLES FRANÇAISES

Tandis que les Antilles connaissent une forte mobilisation sociale contre l’obligation vaccinale, ainsi que des émeutes, la principale réponse du gouvernement français a été d’annoncer, le 20 novembre dernier, l’envoi en Guadeloupe d’une cinquantaine de membres des unités d’élite de la Gendarmerie (GIGN) et de la Police (RAID) spécialisées dans la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme.[1] Le gouvernement Macron compte-t-il y réprimer les opposants à l’obligation vaccinale et au passe sanitaire ? Ce ne sera pas la première fois que le gouvernement tenterait de régler un conflit social par la répression policière. Ce fut en effet le cas lors de la crise des Gilets jaunes dont la gestion par les forces de l’ordre s’est soldée par des centaines de manifestants blessés, plusieurs mutilés à vie dont une trentaine d’éborgnés.[2]

Un tel choix politique serait dangereux dans un contexte marqué par l’abandon des territoires d’outre-mer et notamment par le scandale sanitaire du chlordécone, ce pesticide ultratoxique autorisé de 1972 à 1993 par l’État pour le traitement des bananiers en Guadeloupe et en Martinique. Malgré son classement comme produit cancérogène possible dès 1979 par l’OMS et son interdiction en France en 1990, le chlordécone a continué à être autorisé dans les Antilles jusqu’en 1993. Il est aujourd’hui responsable de la contamination de plus de 90% de la population locale, des cas de cancer de la prostate dont la Martinique détient le taux le plus élevé au monde, sans oublier la pollution des sols sur cette île pour 700 ans.[3]

Alors que presque tous les adultes dans les Antilles ont ainsi du chlordécone dans leur sang, portant dans leur chair la marque de la trahison de l’Etat qui refuse encore aujourd’hui d’indemniser les victimes[4], l’obligation de se faire injecter des vaccins anti-Covid encore expérimentaux et aux effets indésirables réels y est particulièrement inadmissible. L’actualité locale devient de plus en plus préoccupante. Dans la nuit du 19 au 20 novembre, des armes de guerre, des pistolets mitrailleurs et plus de 2.000 munitions ont été ainsi dérobés dans les locaux des gardes côtes en Guadeloupe.[5] Dans la nuit du 22 au 23 novembre, ce sont des forces de l’ordre qui ont été, à plusieurs reprises, prises pour cibles par des tirs d’arme à feu en Martinique.[6]

Si l’obligation vaccinale de fait est déjà très contestable en France Métropolitaine, le gouvernement serait avisé, au regard d’une situation qui pourrait dégénérer dans les collectivités d’outre-mer et dans l’intérêt de la nation, de renoncer à l’obligation vaccinale et de redonner à la population locale son droit à un consentement libre et éclairé face à des thérapies géniques expérimentales.


[1] Paris Match, 22 novembre 2021, https://youtu.be/GFAiSbvyKOU ; Les Échos, 21 novembre 2021, www.lesechos.fr/politique-societe/regions/guadeloupe-le-gouvernement-envoie-le-raid-et-le-gign-1365580

[2] France Inter, 29 avril 2021, www.franceinter.fr/societe/deux-ans-apres-que-sont-devenus-les-gilets-jaunes-mutiles-en-manifestation

[3] Konbini, 26 juin 2018, https://youtu.be/4wY_jhJ83pI ; Le Monde, 21 mars 2021, www.lemonde.fr/planete/article/2019/03/21/une-nouvelle-etude-confirme-le-potentiel-cancerigene-du-chlordecone_5439289_3244.html ; Le Monde, 6 juin 2018, www.lemonde.fr/planete/article/2018/06/06/scandale-sanitaire-aux-antilles-qu-est-ce-que-le-chlordecone_5310485_3244.html

[4] La 1ère, France TV Info, 26 mars 2021, https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/deux-week-ends-de-manifestations-pour-fustiger-l-empoisonnement-a-la-chlordecone-968206.html

[5] La 1ère, France TV Info, 22 novembre 2021, https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/des-armes-et-plus-de-2-000-munitions-volees-dans-les-locaux-de-la-douane-1161265.html

[6] La 1ère, France TV Info, 23 novembre 2021, https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique-des-forces-de-l-ordre-et-pompiers-cibles-de-tirs-d-armes-a-feu-1162039.html

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